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 Cha no yu

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MessageSujet: Cha no yu   Cha no yu Icon_minitimeMer 28 Mar - 13:28
( Site : http://maison.geisha.free.fr )


Cha no yu

La cérémonie du thé



Les maîtres du thé

Le développement d'une philosophie de la simplicité


C'est un prêtre zen, Murata Shuko (1422-1502), attaché à la cour du Shogun, qui instaure dans la cérémonie du thé le raffinement, la rigueur et la modestie propres à sa philosophie. Délaissant la salle d'apparat, il se construit un petit pavillon (le soan, la « maison des pauvres ») dans le fond d'un jardin où il prépare et sert lui-même le thé vert en poudre, le matcha, en utilisant des ustensiles rustiques. La décoration du pavillon est réduite à un vase de fleurs et un rouleau présentant une épigramme zen ou un dessin.

Takeno Jô-o (1502-1555), devenu à son tour grand maître du thé, accentue l'esprit zen et la rigueur du cérémonial. Le disciple de ce dernier, Sen Rikyu (1522-1591), définit le code du Chado, la « voie du thé » par deux types de cérémonies : la traditionnelle, le « thé des seigneurs », et la nouvelle, le Wabi, la « satisfaction dans la pauvreté ». Comme Rikyu résiste aux pressions des seigneurs qui désirent des cérémonies fastueuses, on l'oblige à se faire hara-kiri. Mais son fils Sotan prend la relève et ses trois petits-fils fondent les trois grandes écoles de cérémonie du thé qui existent aujourd'hui : Urasenke, Omotesenke et Mushanokojisenke. Encore de nos jours, Rikyu est considéré comme le plus grand maître du thé de tous les temps.

C'est un autre grand maître du Chado, Furuta Oribe (1544-1615), successeur de Rikyu, qui introduit entre autres, le goût pour les bols et ustensiles asymétriques.

En 1868, le Japon met fin au règne féodal des shoguns au profit de celui de l'Empereur. La cérémonie du thé d'apparat, qui a toujours existé en parallèle avec le Chado, devient trop associée à l'ancien régime et est abandonnée. De nos jours, lorsqu'on pense à la cérémonie japonaise du thé , c'est à l'austérité et à la simplicité du Wabi qu'on l'associe. Par ailleurs, ce n'est qu'au 19e siècle, à la période de forte occidentalisation du Japon, que la Voie du thé, le Cha no yu (qui signifie littéralement « eau chaude pour le thé »), est enseignée aux femmes.

La cérémonie japonaise

Le Chado (la voie du thé) est conçu comme un véritable mode de vie pour découvrir la vraie beauté des choses. La cérémonie est à la fois extrêmement codée et très simple. Il existe certaines variantes, selon les écoles, mais elles sont subtiles. Suivant le type de cérémonie, le rituel durera de 45 minutes à 4 heures.

La cérémonie a lieu dans le pavillon du thé (cha-shitu), une humble maisonnette construite à l'écart, au fond d'un jardin (roji). Les invités, au nombre maximal de 5, auront pris soin de se vêtir en accord avec le type de cérémonie, formelle ou informelle. Ils traversent le jardin jusqu'à la clôture intérieure; près de celle-ci, ils trouveront un banc où ils pourront attendre que leur hôte vienne les accueillir. En signe de bienvenue, le portail est entrouvert, le sentier est propre, débarassé des feuilles mortes et parfois même arrosé d'eau.

Les préparatifs de la cérémonie terminés, l'hôte vient chercher ses invités à l'entrée du jardin intérieur. Il les accueille d'un simple hochement de tête et les guide vers le pavillon. A un certain moment, il s'arrête près d'une pierre creusée contenant de l'eau fraîche. Les invités pourront puiser de l'eau à l'aide d'une louche en bambou et se laver les mains et la bouche en signe de purification; chacun effectuera ce rituel, puis rincera la poignée de la cuillère avant de la remettre à l'invité suivant.

La porte d'entrée du pavillon étant très basse, les invités ne peuvent y pénétrer qu'en se courbant, signe d'humilité. Les chaussures ainsi que les armes des samouraï sont laissées à l'extérieur. À l'intérieur, la lumière est tamisée, de l'encens brûle, et une bouilloire est déposée sur le feu. L'atmosphère y est fraîche en été et chaleureuse en hiver.

Les invités se dirigent vers le tokonoma, l'alcôve, pour y admirer le rouleau suspendu (kakemono), le vase de fleurs saisonnières et les ustensiles puis gagnent leur place. L'hôte arrive avec un repas léger, le kaiseki, servi dans des plats laqués noirs et composé de produits de saisons présentés avec art. Les invités se doivent d'apprécier le raffinement et la présentation des aliments qui seront donc savourés de trois manières : des yeux, de la langue et du coeur.

L'hôte peut alors débuter la préparation du thé. Il dispose ses ustensiles et il les purifie symboliquement en essuyant la boîte à thé à l'aide d'un tissu de soie. Avec l'aide de la louche, il prélève de la jarre une quantité d'eau qu'il met dans le bol, le fouet y est rincé et examiné avec soin. L'eau est jetée dans le récipient réservé à cette fin.
Ensuite, avec la cuillère il prend un petite quantité de poudre de thé vert (Matcha) qu'il dépose dans le bol et il y ajoute de l'eau frémissante tirée de la bouilloire. A l'aide du fouet il bat la préparation, y ajoute de l'eau fraîche
et bat encore.

Une fois le thé prêt, le bol est offert avec une salutation à l'invité principal qui le dépose d'abord entre lui et l'invité suivant et s'excuse de boire avant lui, puis il le remet devant lui et remercie l'hôte. De sa main droite, il soutient le bol, le dépose dans la paume de sa main gauche et salue légèrement. Le bol lui ayant été donné la face principale tournée vers lui, l'invité le fera pivoter afin que lorsqu'il aura fini de boire, la face principale soit à nouveau du côté de l'hôte. Pour ce faire, l'invité élèvera d'abord le bol jusqu'à son visage, lui fera faire un quart de tour vers la droite en le baissant, puis l'élèvera à nouveau pour boire et lui fera faire un second quart de tour en le redescendant. A la dernière gorgée, on doit balancer sa tête vers l'arrière en faisant un léger bruit de la gorge afin de manifester sa satisfaction.

Après avoir bu, l'invité essuie le bord du bol avec ses doigts (qu'il essuiera ensuite sur une serviette en papier), l'admire puis le rend à l'hôte qui refera une nouvelle préparation et le servira à l'invité suivant de la même manière.

Quand tous ont bu, il convient d'examiner le contenant de thé ainsi que la cuillère et de questionner l'hôte à leur sujet. L'hôte reprend ensuite les ustensiles, les range, ouvre la porte du pavillon et s'incline pour prendre congé. La cérémonie est terminée. Dans les cérémonies formelles, on boit d'abord un thé épais puis un second, cette fois-ci, léger.

Les Japonais n'exécutent pas ce cérémonial chaque fois qu'ils désirent boire une tasse de thé. La cérémonie du thé est en fait devenue une activité sélecte réservée aux classes aisées mais que toute jeune fille de bonne famille se doit d'apprendre. Les Japonais, comme tous les amateurs du monde entier, consomment le thé (vert) en infusion, le ocha (cha, mot chinois signifiant thé, précédé du « o » honorifique). Il s'agit même de la boisson nationale japonaise.


Les accessoires du thé :

Le tokonoma est l'alcôve où le maître prépare le thé. Cet endroit est décoré d'un rouleau suspendu, le kakemono, qui présente selon les occasions un poème, une épigramme zen, une phrase calligraphiée par un grand maître du thé, un dessin très simple, ect. Ce rouleau est en quelque sorte le titre ou le thème sous lequel se déroulera la cérémonie; tous les ustensiles qui serviront auront été choisis avec grand soin, en accord avec ce thème. Un vase de fleurs de saison fraîchement cueillies est également disposé harmonieusement par l'hôte dans l'alcôve.

Les ustensiles nécessaires à la cérémonie ont été apportés dans l'alcôve et peuvent être disposés sur une table ou sur un support de bois, laqué noir et finement orné. Sur la partie supérieure, on dépose soit le contenant de thé ou un pot à encens en guise de décoration. A la partie inférieure, on trouve un brasero portatif (si un âtre permanent n'est pas encastré directement dans le plancher du pavillon) sur lequel est placée une bouilloire de fonte. A côté, sont disposés un récipient à eau en porcelaine, un contenant pour les eaux usées (qui est souvent en simple bois brut), une louche en bois et son support en bambou, une cuillère également en bambou et un fouet de même matériau. Un brûleur à encens peut y être ajouté.

Les boîtes à thé, souvent fort anciennes, sont en porcelaine ou en laque et peuvent être de formes très variées allant de boules aplaties aux cylindres allongés, en passant par la forme de gourde appelée "jujube" d'après le fruit de cet arbre. Ces formes s'accordent aux types de cérémonies du thé, formelles ou informelles.
Lorsqu'elles ne servent pas, les boîtes à thé sont conservées dans une housse de soie, placées dans une boîte spéciale, elle-même emballée dans un sac et rangée dans un autre boîte. Le couvercle des boîtes à thé en porcelaine est en ivoire, doublé d'une feuille d'or.

Autrefois en ivoire, les cuillères à thé sont maintenant fabriquées en bambou par les maîtres eux-mêmes et conservées dans un étui en bambou marqué à leur nom. Deux sortes de fouet existent, un pour le thé léger et un autre pour le thé épais. La forme est essentiellement la même, soit
un bambou fendu, l'un étant plus gros et plus fort que l'autre. Le brasero sert à faire chauffer l'eau de la bouilloire. Il existe sous forme portative ou
encastré dans le plancher du pavillon de thé. Il est alimenté avec du charbon de bois.



La Voie du thé :

Un jour, un disciple de Rikyu lui demande ce qu'il y a de plus important à retenir pour présider à une cérémonie du thé. Le Maître lui répond par une série de conseils qui semblent bien banals. À l'élève qui, un peu déçu, affirme qu'il sait déjà tout ca, le Maître répond : « Eh bien ! si tu peux être l'hôte dans une réunion de thé sans jamais négliger aucune des règles que je viens d'énoncer, c'est moi qui deviendrai ton disciple ».

La ligne de conduite la plus importante à respecter dans le Chado est contenue dans sept règles qui sont transmises par les écoles de cérémonie du thé. La Voie du thé n'est pas qu'un art ou un divertissement, c'est une façon de vivre, avec ses valeurs, son éthique et sa morale.

Un des fondements de la Voie du thé, le concept du Wabi est caractérisé par un état d'esprit basé sur ce moment ultime où le yin (la condition négative des choses, qui en exprime la fin) se confond au yan (l'état positif qui exprime le commencement) pour former une unité et définir un critère esthétique qui peut être traduit comme étant une « simplicité rustique ». Avec ce concept, l'adepte pourra atteindre la paix intérieure et en servant le thé, il pourra ainsi la répandre.


Les sept règles de l'art de vivre

1. «Fais un délicieux bol de thé» signifie que non seulement le thé doit être de bonne qualité et bien préparé mais surtout qu'il doit être réalisé selon les quatre grands principes : Wa, l'harmonie, Kei, le respect, Sei, la pureté et Jaku, la tranquillité.

2. «Dispose le charbon de bois de façon à chauffer l'eau» signale le degré d'accomplissement de l'hôte, la compétence et la sincérité qu'il met à son travail.

3. «Arrange les fleurs comme elles sont dans les champs» veut dire que l'hôte doit choisir avec soin les fleurs et qu'il doit les disposer de façon à faire ressortir toute leur vie et leur beauté.

4. «Devance en chaque chose le temps» démontre que tout doit être planifié avec soin.

5. «En été, évoque la fraîcheur, en hiver, la chaleur» vise une atmosphère à atteindre. Cette atmosphère sera suggérée par le choix du rouleau suspendu, par la décoration des porcelaines utilisées et par la sélection des fleurs.

6. «Prépare-toi à la pluie» signifie de ne jamais rien négliger dans les préparatifs et qu'il faut pouvoir s'adapter à toutes les circonstances.

7. «Accorde à chacun de tes invités la plus grande attention» enseigne que tant l'hôte que l'invité se doivent d'agir avec les plus grands égards l'un envers l'autre. En agissant de concert, ils ne font plus qu'un, dans une parfaite harmonie. L'hôte prépare et sert le thé avec toute son âme, l'invité doit le recevoir de la même façon, avec délicatesse, simplicité, respect.

"Je tiens dans mes mains un bol de thé; je vois la totalité de la nature
représentée dans sa couleur verte. En fermant les yeux, je découvre des
montagnes vertes et de l'eau pure au fond de mon propre coeur. Assis tout seul à boire du thé dans le silence, je sens qu'elles deviennent une part de moi-même. Qui de plus merveilleux pour celui qui, comme moi, suit la Voie du Thé?


Voici ma réponse: l'harmonie de l'hôte et de l'invité, créée par la
rencontre de deux coeurs et le partage d'un bol de thé.
"

Soshitsu Sen
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Cha no yu

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